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  • : Le blog de Satine
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Coucher-de-soleil.jpg
Oh toi visiteur, amateur de poésie,

Que ta curiosité a mené jusqu’ici,
Laisse-toi naviguer au gré de tes envies
Parcours tout ce qui gravite autour de ma vie.
  Ce ne sont que des essais couchés sur papier,
Une partie de moi qui voulait s’exprimer,
Des mots que je ne pouvais laisser enfermés,
C’est tellement beau de les entendre chanter…
  Flotte sur les méandres de mes sentiments,
Partage rires et peines, vole à mes vents,
Vogue sur mes larmes lourdes comme une enclume
  Pour que ton cœur palpite au rythme de ma plume.


16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 18:33

Les soldes nous permettent parfois d’acheter des livres de poche vraiment pas chers, c’est ainsi que je suis tombée sur ce premier tome d’une série fantastico-policière. Son titre : le prix du sang ne pouvait que me mettre l’eau à la bouche, avec la quatrième de couverture j’avais une bonne mise en bouche :

 

vicki.jpg

 

 

Un hurlement retentit… et les anciens réflexes de Vicki se réveillent.

 

Trop tard : la victime gît, la gorge déchiquetée, tandis qu’une silhouette fuit dans les tunnels sombres du métro.

 

Ancien flic devenue détective privé, Vicki Nelson ne peut s’empêcher d’enquêter sur cette affaire.

 

Mais, plus elle avance, plus elle comprend qu’elle est sur la trace de créatures bien plus dangereuses que tout ce qu’elle a pu affronter.

 

 

 


 

Pourquoi c’est une ancienne flic ? Parce qu’elle a une maladie aux yeux irréversible et que sa vision devient de plus en plus floue. Elle a donc dû quitter son boulot qu’elle aimait tant.

 

Pourquoi est-elle engagée sur cette affaire ? Car l’amie de la victime l’embauche. Elle est persuadée que la presse qui soupçonne un vampire (pour faire vendre) a raison et que la police se trompe et perd son temps en cherchant une autre piste.

 

Pourquoi ne fuit-elle pas lorsque toutes les preuves la dirigent vers du surnaturel ? Parce que l’inspecteur Celluci en charge de l’affaire n’est autre que son ancien collègue et ex-compagnon. Elle veut lui montrer qu’elle en a encore sous le pied et que malgré ses soucis aux yeux elle reste la meilleure.

 

Aucune déception dans ce premier tome, j’aime la relation tendue qu’elle a avec Celluci, la brutalité des crimes, les preuves qui de plus en plus nous amènent vers le côté obscur, le courage et la détermination de Vicki, son tableau de chasse élogieux qui lui laisse des portes ouvertes au sein de la police et surtout j’aime le personnage qui va l’aider et le lien qui les unit peu à peu. Je crois ou du moins j’espère fortement que leur partenariat va s’accentuer dans les tomes suivants et c’est pour cela que je vais me laisser tenter par le tome 2 voire plus si affinités.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 18:52

Voici la seconde partie de l'oeuvre de Victor Hugo. Bonne et douce lecture...

 

Hymne

 

Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie

Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.

Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;

            Et, comme ferait une mère,

La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau.

 

            Gloire à notre France éternelle !

            Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

            Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

            A ceux qu’enflamme leur exemple,

            Qui veulent place dans le temple,

            Et qui mourront comme ils sont morts !

 

C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,

Que le haut Panthéon élève dans la nue,

Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,

La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,

            Cette couronne de colonnes

Que le soleil levant redore tous les jours !

 

            Gloire à notre France éternelle !

            Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

            Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

            A ceux qu’enflamme leur exemple,

            Qui veulent place dans le temple,

            Et qui mourront comme ils sont morts !

 

Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,

En vain l’oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,

Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;

Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,

            La gloire, aube toujours nouvelle,

Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !

 

            Gloire à notre France éternelle !

            Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

            Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

            A ceux qu’enflamme leur exemple,

            Qui veulent place dans le temple,

            Et qui mourront comme ils sont morts !

                                   Juillet 1831

 

Sur le bal de l’Hôtel de ville

 

[…]

O reines de nos toits, femmes chastes et saintes,

Fleurs qui de nos maisons parfumez les enceintes,

Vous à qui le bonheur conseille la vertu,

Vous qui contre le mal n’avez pas combattu,

A qui jamais la faim, empoisonneuse infâme,

N’a dit : Vends-moi ton corps, _ c’est-à-dire votre âme !

Vous dont le cœur de joie et d’innocence est plein,

Dont la pudeur a plus d’enveloppes de lin

Que n’en avait Isis, la déesse voilée,

Cette fête est pour vous comme une aube étoilée !

Vous riez d’y courir tandis qu’on souffre ailleurs !

C’est que votre belle âme ignore les douleurs ;

Le hasard vous posa dans la sphère suprême ;

Vous vivez, vous brillez, vous ne voyez pas même,

Tant vos yeux éblouis de rayons sont noyés,

Ce qu’au-dessous de vous dans l’ombre on foule aux pieds !

 

Oui, c’est ainsi. _ Le prince, et le riche, et le monde

Cherche à vous réjouir, vous pour qui tout abonde.

Vous avez la beauté, vous avez l’ornement ;

La fête vous enivre à son bourdonnement,

Et, comme à la lumière un papillon de soie,

Vous volez à la porte ouverte qui flamboie !

Vous allez à ce bal, et vous ne songez pas

Que parmi ces passants amassés  sur vos pas,

En foule émerveillée des chars et des livrées,

D’autres femmes sont là, non moins que vous parées,

Qu’on farde et qu’on expose à vendre au carrefour ;

Spectres où saigne en cor la place de l’amour ;

Comme vous pour le bal, belles et demi nues ;

Pour vous voir au passage, hélas ! exprès venues,

Voilant leur deuil affreux d’un sourire moqueur,

Les fleurs au front, la boue aux pieds, la haine au cœur !

                                   Mai 1832

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 10:30

Nouveau livre reçu par Babelio, oui je suis gâtée, je trouve aussi et tout comme les autres, j’ai bien choisi mon roman. L’auteur Olivier Maurel n’est autre qu’un ex-directeur de prisons, aujourd’hui sous-préfet. Il a donc cotoyé terroristes, criminels, psychopathes, mafieux et truands en tout genre durant sa longue carrière. Il connaît leurs façons de penser, d’agir, leurs folies, leurs violences. Il a même affronté des situations de mutineries, de prises d’otages et a été formé à la gestion de crise par le RAID et le GIGN. Il s’est donc inspiré de son expérience et de l’analyse comportementale des serial killers pour écrire ce thriller dur et sauvage.

 

Et dur il l’est. Ames sensibles s’abstenir. Le serial killer qui est poursuivi tout au long du roman est un vrai psychopathe qui prend son pied dans la souffrance de ses victimes. L’auteur ne nous épargne rien, ni le lieu sordide et froid, ni les scènes de torture détaillées, ni la peur et l’horrible douleur des victimes, ni le plaisir orgasmique et la folie du tueur. C’est si bien écrit qu’on y est, on est à la fois spectateur, victime, policier en chasse mais aussi serial killer.

 

autel-naufrages.jpgQuatrième de couverture : En 1963, un criminel de guerre nazi est éliminé à New York par un agent de la DST. En 2009, dans la région parisienne, le corps d’une jeune femme est découvert sauvagement mutilé, entièrement rasé, tatoué d’un soleil noir et d’une ode à Darwin. C’est le premier d’une longue série…

Le commissaire Andréa Slick, l’as de la BRI, est en charge de l’enquête. Chez les Slick, on est policier de père en fils depuis des générations… On a aussi l’effroyable faculté de voir arriver la mort autour de soi. Et dans la famille, ces stigmates en ont rendu plus d’un complètement fou.

Face à un assassin pervers et insaisissable, Andréa va non seulement devoir s’emparer de la folie du tueur, mais aussi lutter contre ses démons intérieurs.

Et de Chinatown aux prisons de haute sécurité, du repaire des Hells Angels aux catacombes parisiennes, s’engage alors une chasse à l’homme infernale, lourde et poisseuse à la recherche d’un meurtrier schizophrène.

Entre quête initiatique, visions prémonitoires et hallucinations sanglantes, Slick va – hasard ou destinée – vivre cette descente aux enfers jusqu’à la lie… jusqu’à l’autel des naufragés…

 

Le don d’Andréa n’en est pas un à ses yeux. Il a en effet la faculté de voir si la personne qui est face à lui va prochainement mourir. Ce phénomène a rendu son père complètement fou et Andréa a peur de finir comme son paternel, aussi sombre-t-il dans l’alcool et la dépression d’autant plus que son seul ami semble être son coéquipier Alex. Pour les autres il est atypique et donc à éviter.

Malgré cela, Andréa est un très bon flic, quelqu’un qui ne lâche rien et c’est pour cela qu’on lui confie l’enquête sur l’assassinat de la jeune femme. Il va alors devoir prendre en compte toutes les pistes possibles, interroger la famille de la victime, étudier les marques laissées par le tueur, s’ouvrir à la culture de Darwin et des Hells Angels qui croient en une seule race pure… Tout cela va le mener en Enfer, dans une atmosphère sombre, machiavélique, suante d’horreurs et de douleurs où la folie se mêle à la terreur, où l’esprit de l’homme ne devrait jamais s’aventurer…

 

Pas une minute d’ennui, aucune lassitude, aucun bâillement de fatigue, ce thriller vitaminé vous tiendra éveillé peut-être même trop… L’enquête nous tient en haleine, elle nous effraie et nous dégoûte aussi parfois. Lecteurs préparez-vous à entrer dans la folie d’un psychopathe dont le seul régal est de faire souffrir.

 

 

Extrait du chapitre 5  :

Le mode opérationnelle du meurtrier trahissait une nature perverse et sadique et probablement une schizophrénie. Il devait lutter contre ses démons intérieurs en se structurant autour d’un but, une obsession meurtrière, comme beaucoup de tueurs sériels. A un moment donné, dans l’histoire du tueur, un enchaînement de circonstances familiales, médicales, psychologiques ou psychiatriques avait dû provoquer une distorsion, un dérapage incontrôlé. L’espace s’était alors replié sur lui  pour donner naissance peu à peu à son délire. Il s’agissait d’un monde intérieur où ni la morale, ni la logique n’avaient trouvé leur place et leur signification. Le tueur s’était construit une pseudo cohérence intérieure, probablement sur fond de théories darwinistes. Il utilisait cette logique artificielle comme un masque. Il prenait un plaisir pervers à chosifier ses victimes. Il poussait le sadisme jusqu’à modeler leurs cadavres pour qu’ils ressemblent à des mannequins en plastique.

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 13:20

Chers amis de la blogosphère, je vous souhaite à tous une très bonne année 2014 !

 

voeux-1.jpg


Qu'elle vous apporte inspiration et motivation pour que nous puissions encore échanger, communiquer, partager...

 

inspiration.jpg


Qu'elle vous offre joie, bonheur, amour et amitié à profusion...

 

joie.jpg


Qu'elle vous permette de vivre pleinement chaque jour en bonne santé afin d'en profiter au maximum !

 

profiter.jpg


Meilleurs voeux

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 18:23

Comme pour les Orientales, la préface est une petite merveille. Elle tente d’explique avec le prélude le choix du titre mais aussi le contenu de l’ouvrage et les choix de l’auteur :


« Tout aujourd’hui, dans les idées comme dans les choses, dans la société comme dans l’individu, est à l’état de crépuscule. De quelle nature est ce crépuscule ? de quoi sera-t-il suivi ? Question immense, la plus haute de toutes celles qui s’agitent confusément dans ce siècle où un point d’interrogation se dresse à la fin de tout. La société attend que ce qui est à l’horizon s’allume tout à fait ou s’éteigne complètement. Il n’y a rien de plus à dire.

Quant à ce volume en lui-même, l’auteur n’en dira rien non plus. A quoi bon faire remarquer le fil, à peine visible peut-être, qui lie ce livre aux livres précédents ? C’est toujours la même pensée avec d’autres soucis, la même onde avec d’autres vents, le même front avec d’autres rides, la même vie avec un autre âge.

[ …] Le dernier mot que doit ajouter ici l’auteur, c’est que dans cette époque livrée à l’attente et à la transition, dans cette époque où la discussion est si acharnée, si tranchée, si absolument arrivée à l’extrême, qu’il n’y a guère aujourd’hui d’écoutés, de compris et d’applaudis que deux mots, le Oui et le Non, il n’est pourtant, lui, ni de ceux qui nient, ni de ceux qui affirment.

Il est de ceux qui espèrent. »

 

Prélude 

 

De quel nom te nommer, heure trouble où nous sommes ?

Tous les fronts sont baignés de livides sueurs.

Dans les hauteurs di ciel et dans le cœur des hommes

Les ténèbres partout se mêlent aux lueurs.

 

Croyances, passions, désespoirs, espérances,

Rien n’est dans le grand jour et rien n’est dans la nuit ;

Et le monde, sur qui flottent les apparences,

Est à demi couvert d’une ombre où tout reluit.

 

Le bruit que fait cette ombre assourdit la pensée.

Tout s’y mêle, depuis le chant de l’oiseleur

Jusqu’au frémissement de la feuille froissée

Qui cache un nid peut-être ou qui couve une fleur.

 

[…]

La mendiante en pleurs qui marche exténuée ;

Celui qui dit Satan ou qui dit Jéhova ;

La clameur des passants bientôt diminuée ;

La voix du cœur qui sent, le bruit du pied qui va ;

 

[ …]

Et l’homme qui gémit à côté de la chose ;

Car dans ce siècle, en proie aux sourires moqueurs,

Toute conviction en peu d’instants dépose

Le doute, lie affreuse, au fond de tous les cœurs !

 

Et de ces bruits divers, redoutable ou propice,

Sort l’étrange chanson qui chante sans flambeau

Cette époque en travail, fossoyeur ou nourrice,

Qui prépare une crèche ou qui creuse un tombeau !

[…]

                                   20 octobre 1835

 

Dicté après juillet 1830

IV

 

            Trois jours, trois nuits, dans la fournaise

            Tout ce peuple en feu bouillonna.

            Crevant l’écharpe béarnaise

            Du fer de lance d’Iéna.

            En vain dix légions nouvelles

            Vinrent s’abattre à grand bruit d’ailes

            Dans le formidable foyer ;

            Chevaux, fantassins et cohortes

            Fondaient comme des branches mortes

            Qui se tordent dans le brasier !

 

Comment donc as-tu fait pour calmer ta colère,

Souveraine cité qui vainquis en trois jours ?

Comment donc as-tu fait, ô fleuve populaire,

Pour rentrer dans ton lit et reprendre ton cours ?

O terre qui tremblais ! ô tempête ! ô tourmente !

Vengeance de la foule au sourire effrayant !

Comment donc as-tu fait pour être intelligente

            Et pour choisir en foudroyant ?

 

            C’est qu’il est plus d’un cœur stoïque

            Parmi vous, fils de la cité ;

            C’est qu’une jeunesse héroïque

            Combattait à votre côté.

            Désormais, dans toute fortune,

            Vous avez une âme commune

            Qui dans tous vos exploits a lui.

            Honneur au grand jour qui s’écoule !

            Hier vous n’étiez qu’une foule :

            Vous êtes un peuple aujourd’hui !

Ces mornes conseillers de parjure et d’audace,

Voilà donc à quel peuple ils se sont attaqués !

Fléaux qu’aux derniers rois d’une fatale race

Toujours la providence envoie aux jours marqués !

Malheureux qui croyaient, dans leur erreur profonde

(Car Dieu les voulait perdre, et Dieu les aveuglait),

Qu’on prenait un matin la liberté d’un monde

            Comme un oiseau dans un filet !

 

            N’effacez rien. _ Le coup d’épée

            Embellit le front du soldat.

            Laissons à la ville frappée

            Les cicatrices du combat !

            Adoptons héros et victimes.

            Emplissons de ces morts sublimes

            Les sépulcres du Panthéon.

            Que nul souvenir ne nous pèse ;

            Rendons sa tombe à Louis seize,

            Sa colonne à Napoléon !

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 14:02

Encore un livre envoyé par Babélio, décidément je suis gâtée. C’est la lecture d’un extrait de la quatrième de couverture qui avait arrêté mon choix :


 

vengeance.jpgUn meurtre barbare. Une disparition angoissante. Un policier au-dessus de tout soupçon. Et un journaliste lancé dans une quête effrénée de la vérité…
Quand le corps d’une prostituée est retrouvé à moitié enterré dans le bois d’Ellicott Creek, non loin de Buffalo, Jack Gannon devine aussitôt que cette affaire pourrait donner à sa carrière de journaliste le sérieux coup de pouce dont elle a besoin : s’il parvient à obtenir des informations exclusives, peut-être pourra-t-il décrocher le poste dont il rêve dans un grand quotidien new-yorkais ? Son intérêt pour le meurtre d’Ellicott Creek grandit encore lorsqu’il apprend qu’une des amies de la victime, une ancienne prostituée, vient de disparaître sans laisser de traces. Dès lors, Jack en est sûr : les deux affaires sont liées. Et le tueur va de nouveau frapper.
Très vite, son enquête s’oriente vers Karl Styebeck, un inspecteur respecté et apprécié de tous, mais qui semble avoir des liens avec les deux victimes. Persuadé que les policiers se refuseront à mettre en cause un des leurs, Jack décide alors de tout faire pour révéler au grand jour les secrets sombres et inavouables de cet homme apparemment au-dessus de tout soupçon. Sans se douter qu’il va ainsi mettre en jeu bien plus que sa carrière, et entamer une terrifiante descente aux enfers…

 

L’auteur met en avant un journaliste Jack Gannon, nominé au prix Pulitzer, cela pourrait paraître étrange mais quand on lit la biographie de Mofina sur la quatrième de couverture, on comprend bien mieux ce choix : « Rick Mofina écrit depuis l’enfance. A quinze ans, il vend sa première nouvelle à un magazine du New Jersey. Encore étudiant, il fait ses armes au Toronto Star. Durant trente ans, sa carrière de journaliste le conduit aux quatre coins du globe – Caraïbes, Afrique, Moyen Orient. Il couvre aussi de nombreuses affaires criminelles aux Etats-Unis. Parallèlement, Rick Mofina écrit des histoires policières qui sont publiées notamment dans le New York Times. Remarqué par Michaël Connelly, James Patterson et Dean Kontz, il a obtenu plusieurs prix comme auteur de thrillers. »

 

Jack Gannon n’a peur de rien et il se fie à son flaire, à ses intuitions. Qu’importe les remarques de son chef ou de ses collègues, qu’importe les reproches des flics qui défendent leur collègue accusé, qu’importe les risques, Gannon n’a qu’une idée en tête : prouver qu’il a raison et que Styebeck est coupable. Les crimes sont si horribles, les filles si mutilées qu’il ne peut en être autrement. Styebeck, le flic bénévole dans une association de réinsertion, le héros qui a sauvé des enfants d’une maison en flammes, n’est pas au-dessus des lois. Mais les déclarations des prostituées ne pèsent pas lourdes face au palmarès du flic et Styebeck a des amis haut placés prêts à le défendre.

Gannon se sent encore plus concerné lorsqu’une mère éplorée arrive à son bureau pour lui dire que sa fille a disparu. Il découvre un lien entre la victime et cette femme qui manque à l’appel. Gannon va alors redoubler d’efforts, utiliser tous ses contacts, faire d’innombrables recherches sur internet mais aussi sur le terrain dans le but de retrouver la jeune femme vivante et de prouver aux yeux de tous que dès le départ ses articles étaient vrais.

 

En résumé : tout ce que j’aime. L’enquête passionnante est menée tambour battant, les crimes sont sanglants et violents, la disparition est mise en parallèle ; elle est si cauchemardesque qu’on n’a qu’une envie : tourner les pages plus vite pour libérer la femme de cette situation horrible. Les actions se succèdent et nous offrent plein de rebondissements, Mofina nous emmène avec lui avec facilité, il nous tient en haleine tout du long.

Ca ne m’étonne pas du tout que le grand maître Michaël Connelly écrit sur la première de couverture : « un thriller à couper le souffle ! A lire de toute urgence. »

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 19:35

Vous êtes décidément parti trop vite.


Tout comme votre femme auparavant, je n’ai pas eu le temps de vous connaître davantage.

Je ne sais que des bribes de votre vie. Cela commence par votre enfance et adolescence en Galice sous un régime de dictature qui vous impose une vie de misère, votre travail pénible dans la mine, vos blessures reçues lors de la guerre d’Espagne, puis un travail trouvé en France qui vous convient, un pays d’accueil qui vous plaît au point d’y faire venir votre future épouse et d’y fonder votre famille : quatre enfants à qui vous avez inculqué le respect, la politesse, l’altruisme, le goût du travail, la joie de vivre malgré la pauvreté et les heures difficiles à l’usine. Vous n’hésitiez d’ailleurs pas à faire des heures supplémentaires, à travailler le dimanche pour mieux les nourrir, les vêtir et les emmener avec vous en vacances dans votre pays natal qui vous manquait souvent.

Vous en parliez si bien de cette Galice ensoleillée, chaude et paradisiaque où les fruits de mer sont à la portée de tous : des oursins que vous alliez pêcher aux coquillages ramassés sur la plage. Votre regard s’illuminait dès que votre esprit y vagabondait, c’était si émouvant de partager vos souvenirs, vous étiez alors un enfant qui se perdait dans ses sourires…


Mais la maladie a fini par vous rattraper. Sournoise, patiente, elle vous a eu à l’usure sans que vous n’ayez eu le temps de crier garde. Pourtant vous vous êtes battus comme un diable avec le peu d’armes qu’elle vous laissait. On vous a vu si gai, si enthousiaste la veille, avec plein de projets pour votre sortie d’hôpital. Pourquoi a-t-il fallu que cette hémorragie survienne en pleine nuit et vous impose un coma dont vous n’êtes jamais sorti ? Vous étiez plutôt en forme et nous, nous n’étions vraiment pas prêts. C’était si douloureux de vous voir ainsi, dans cette inertie imposée, vous qui étiez si actif. Aussi ai-je pris la liberté de vous faire parler, d’imaginer votre pensée durant ces derniers jours comme si vous aviez été un peu parmi nous. Je vous offre une revanche sur la mort mais surtout je voulais rassurer vos enfants qui étaient si malheureux autour de vous, leur dire que vous en aviez assez des hôpitaux, que vous ne vouliez surtout pas finir cloîtré au lit jusqu’à la fin, bref que vous étiez prêt à partir s’il le fallait…


Je n’oublierai jamais votre démarche de cow-boy, tout comme votre accent si charmant, vos expressions en gallego qui me faisaient sourire, votre regard plein de malice quand vous me titilliez, votre appétit face à une plancha plus grosse que vous, votre soudaine passion pour la cuisine chinoise (mais pourquoi tu ne m’as pas fait découvrir ça avant, c’est bon !) mais aussi les fous rires que vous aviez quand vous parliez des bêtises faites par vos enfants lorsqu’ils étaient petits, on avait l’impression que cela vous manquait, vous y replongiez avec tant de plaisir que vos yeux s’illuminaient naturellement…


Que votre retour chez vous, dans votre contrée si chérie, vous apporte encore beaucoup de bonheur, de joie et de gaieté que vous méritez, il n’y a aucun doute là-dessus. Adios padre mio !

 

 

Mais pourquoi vous êtes-vous acharnés sur moi ?

J’aurais dû partir il y a deux jours de cela.

Laissez-moi donc naviguer vers d’autres cieux !

Mon esprit est ailleurs, il a fait ses adieux…

 

A quoi bon ces tuyaux qui sortent de mon corps ?

J’ai été suffisamment piqué jusqu’alors ;

Mes veines atrophiées glissent sous vos aiguilles

Et ma peau meurtrie en maints endroits a bleui.

 

Je ne veux plus être votre bon cobaye !

Mon heure est venue, il faut que je m’en aille.

Libérez-moi de ces liens qui me tenaillent !

Mes organes ont lâché, perdu la bataille…

 

Eteignez ce respirateur inconfortable !

Son bruit sourd et régulier m’est insupportable.

Mes enfants le regardent comme un sauveur,

Mais moi je sais qu’il est trop tard pour mon cœur.

 

Effacez les courbes de mes fonctions vitales !

Noircissez ce moniteur aux chiffres sauvages !

Leurs yeux y sont fixés, que de vides regards,

La peine les transforme en de pâles visages.

 

Laissez ma famille faire son deuil,

Ravalez votre fierté, votre orgueil !

Acceptez cette erreur que vous avez commise,

Rendez-moi la dignité que vous m’avez prise !

 

 

 

J’ai envie de rejoindre ma promise

Qui m’attend depuis environ trois ans ;

Je lui referai la cour puis la bise,

La serrerai contre moi tendrement.

 

Je lui raconterai tout ce qu’elle a manqué,

Lui parlerai de nos enfants si dévoués ;

Jusqu’à la fin, ils m’ont accompagné,

Ils sont pour moi, ma plus grande fierté.

 

 st-jacques.jpg

 

Mon esprit repose maintenant en Galice.

 

 

Il s’abandonne à Saint Jacques de Compostelle,

 

 

Je m’y promène au bras de ma belle,

 

 

Nous y sommes en paix, calmes et complices.

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 20:18

Dernière partie avant l'hiver... Non je plaisante, après les feuilles d'automne, il y aura les chants du crépuscule...

 

 

 

 

Bièvre

 

II

Si dès l’aube on suit les lisières

Du bois, abri des jeunes faons,

Par l’âpre chemin dont les pierres

Offensent les mains des enfants,

A l’heure où le soleil s’élève,

Où l’arbre sent monter la sève,

La vallée est comme un beau rêve.

La brume écarte son rideau.

Partout la nature s’éveille ;

La fleur s’ouvre, rose et vermeille ;

La brise y suspend une abeille,

La rosée une goutte d’eau !

 

Et dans ce charmant paysage

Où l’esprit flotte, où l’œil s’enfuit,

Le buisson, l’oiseau de passage,

L’herbe qui tremble et qui reluit,

Le vieil arbre que l’âge ploie,

Le donjon qu’un moulin coudoie,

Le ruisseau de moire et de soie,

Le champ où dorment les aïeux,

Ce qu’on voit pleurer ou sourire,

Ce qui chante et ce qui soupire,

Ce qui parle et ce qui respire,

Tout fait un bruit harmonieux !

 

[…]

IV

Et l’on ne songe plus, tant notre âme saisie

Se perd dans la nature et dans la poésie,

Que tout près, par les bois et les ravins caché,

Derrière le ruban de ces collines bleues,

A quatre de ces pas que nous nommons des lieues,

            Le géant Paris est couché !

 

On ne s’informe plus si la ville fatale,

Du monde en fusion ardente capitale,

Ouvre et ferme à tel jour ses cratères fumants ;

Et de quel air les rois, à l’instant où nous sommes,

Regardent bouillonner dans ce Vésuve d’hommes

            La lave des évènements.

                                   8 juillet 1831

 

XXXVI

 

Un jour vient où soudain l’artiste généreux

A leur poids sur son front sent les ans plus nombreux.

Un matin il s’éveille avec cette pensée :

_ Jeunesse aux jours dorés, je t’ai donc dépensée !

Oh ! qu’il m’en reste peu ! Je vois le fond du sort,

Comme un prodigue en pleurs le fond du coffre-fort. _

Il sent, sous le soleil qui plus ardent s’épanche,

Comme à midi les fleurs, sa tête qui se penche ;

Si d’aventure il trouve, en suivant son destin,

Le gazon sous ses pas mouillé comme au matin,

Il dit, car il sait bien que son aube est passée :

_ C’est de la pluie, hélas ! et non de la rosée ! _

 

C’en est fait. Son génie est plus mûr désormais.

Son aile atteint peut-être à de plus fiers sommets ;

La fumée est plus rare au foyer qu’il allume ;

Son astre haut monté soulève moins de brume ;

Son coursier applaudi parcourt mieux le champ clos ;

Mais il n’a plus en lui, pour l’épandre à grands flots

Sur des œuvres, de grâce et d’amour couronnées,

Le frais enchantement de ses jeunes années !

 

Oh ! rien ne rend cela ! _ Quand il s’en va cherchant

Ces pensers de hasard que l’on trouve en marchant,

Et qui font que le soir l’artiste chez son hôte

Rentre le cœur plus fier et la tête plus haute,

Quand il sort pour rêver, et qu’il erre incertain,

Soit dans les prés lustrés, au gazon de satin,

Soit dans un bois qu’emplit cette chanson sonore

Que le petit oiseau chante à la jeune aurore,

Soit dans le carrefour bruyant et fréquenté,

_ Car Paris et la foule ont aussi leur beauté,

Et les passants ne sont, le soir, sur les quais sombres,

Qu’un flux et qu’un reflux de lumières et d’ombres ; _

Toujours, au fond de tout, toujours, dans son esprit,

Même quand l’art le tient, l’enivre et lui sourit,

Même dans ses chansons, mêle dans ses pensées

Les plus joyeusement écloses et bercées,

Il retrouve, attristé, le regret morne et froid

Du passé disparu, du passé, quel qu’il soit !

                                   Novembre 1831

 

 

feuilles d'automne 1 

feuilles d'automne 2

feuilles d'automne 3


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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 10:28

  C'est une des étapes de notre voyage qui nous a le plus émus.

Au sol, avant l'entrée dans le musée, des plaques au nom des Highlanders disparus guident nos pas, en photo vous verrez plus bas, le clan Wallace. Dans le musée, on trouve des portraits, le trajet long et pénible des Jacobites épuisés et affamés, des costumes, des armes, des munitions, les cornemuses mais aussi une démonstration sur "comment mettre un kilt". Le plus impressionnant, car c'était vraiment bien fait, était la reconstitution de la bataille. Aves des petites lampes lumineuses de deux couleurs et un fond sonore d'ordres de combats, on comprenait parfaitement comment les Jacobites piégés se sont faits massacrer.

Pour finir, à l'xtérieur, on découvre le champ de bataille immense où on a laissé la végétation d'origine : les hautes herbes et les chardons proliférer. Des drapeaux de deux couleurs s'agitent au gré du vent et marquent l'emplacement des deux camps : les Jacobites et les Anglais. L'audioguide nous dirigeait et à certains points stratégiques, il nous expliquait avec détails et parfois même des dialogues joués ce qui s'y était passé. Alors notre imagination se laissait vagabonder et l'on vivait cette bataille meurtrière, cruelle de l'intérieur...


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Culloden est l’un des nombreux champs de bataille,

Gorgé de sang, de sueur, de cris et d’entrailles.

Les Jacobites emmenés par Bonnie Prince Charlie

S’opposèrent à l’armée anglaise en armes fournie.

 

Les Jacobites composés des clans des Highlands

Avaient prévu une attaque nocturne dans les landes,

Mais tiraillés par la faim, épuisés par leur voyage,

Ils n'arrivèrent qu'au matin, ce fut un carnage.

 

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Portés par les grandes victoires précédentes,

Ils s’engagèrent sans peur et l’âme vaillante ;

Leurs haches et leurs lames tailladèrent les Anglais

Qui en surnombre répliquaient avec leurs mousquets.

 

La lande se goinfra du sang des clans piégés,

Embourbés dans les marécages, massacrés,

Aucun survivant, blessé, témoin ne fut toléré

Le duc de Cumberland fut ainsi surnommé « boucher ».

 

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Mille cinq cents Jacobites y laissèrent leur vie,

Malgré leur courage, leur désir de liberté.

Les Anglais voulaient la tête de Bonnie Prince Charlie

Mais il s’était enfui avec d’autres officiers.

 

Il se cacha, erra dans les Highlands longtemps

Alors qu’on enterrait dans des fosses communes

Côte à côte, les Highlanders des mêmes clans,

Dans la tristesse, sans cérémonie aucune.

 

Pendant un siècle, l’Ecosse étouffa dans sa brume :

Plus de tartan, plus de cornemuse, plus de clan,

Puis the Queen Victoria rétablit les coutumes,

Redonnant aux Highlanders un nouvel élan.

 

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On bâtit alors une tour commémorative

Et on déposa plusieurs stèles au nom des clans.

Ainsi d’une manière représentative,

On rendit hommage aux disparus, aux combattants.

 

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Quant à notre cher Bonnie Prince Charlie recherché

Avec l’aide de Flora Mac Donald son aimée,

Il parvint à rejoindre la France d’à côté

Sous une autre identité : en femme déguisé.

 

 

A lire aussi : les highlands et un moment inoubliable 

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 12:05

Avant-dernier extrait des feuilles d'automne dans le quel le poème intitulé "pour les pauvres" v est plus que touchant...

Bonne lecture au chaud dans votre maison alors que le vent souffle dehors et que les feuilles commencent à tomber...

 

 

XXVI

 

Vois, cette branche est rude, elle est noire, et la nue

Verse la pluie à flots sur son écorce nue ;

Mais attends que l’hiver s’en aille, et tu vas voir

Une feuille percer ces nœuds si durs pour elle,

Et tu demanderas comment un bourgeon frêle

Peut, si tendre et si vert, jaillir de ce bois noir.

 

Demande alors pourquoi, ma jeune bien-aimée,

Quand sur mon âme, hélas ! endurcie et fermée,

Ton souffle passe, après tant de maux expiés,

Pourquoi remonte et court ma sève évanouie,

Pourquoi mon âme en fleur et tout épanouie

Jette soudain des vers que j’effeuille à tes pieds !

 

C’est que tout a sa loi, le monde et la fortune ;

C’est qu’une claire nuit succède aux nuits sans lune ;

C’est que tout ici-bas a ses reflux constants ;

C’est qu’il faut l’arbre au vent et la feuille au zéphire ;

C’est qu’après le malheur m’est venu ton sourire ;

C’est que c’était l’hiver et que c’est le printemps !

                                   7 mai 1829

 

A mes amis L.B et S.B

 

[…]

J’ai différé. La vie à différer se passe.

De projets en projets et d’espace en espace

Le fol esprit de l’homme en tout temps s’envola.

Un jour enfin, lassés du songe qui nous leurre,

Nous disons : Il est temps. Exécutons ! c’est l’heure.

Alors nous retournons les yeux : _ la mort est là !

 

Ainsi de mes projets. _ Quand vous verrai-je, Espagne,

Et Venise et son golfe, et Rome et sa campagne,

Toi, Sicile, que ronge un volcan souterrain,

Grèce qu’on connaît trop, Sardaigne qu’on ignore,

Cités de l’aquilon, du couchant, de l’aurore,

Pyramides du Nil ! cathédrales du Rhin !

 

Qui sait ? Jamais peut-être. _ Et quand m’abriterai-je

Près de la mer, ou bien sous un mont blanc de neige,

Dans quelque vieux donjon, tout plein d’un vieux héros,

Où le soleil, dorant les tourelles du faîte,

N’enverra sur mon front que des rayons de fête

Teints de pourpre et d’azur au prisme des vitraux ?

 

Jamais non plus, sans doute. _ En attendant, vaine ombre,

Oublié dans l’espace et perdu dans le nombre,

Je vis. J’ai trois enfants en cercle à mon foyer ;

Et lorsque la sagesse entr’ouvre un peu ma porte,

Elle me crie : Ami ! sois content. Que t’importe

Cette tente d’un jour qu’il faut sitôt ployer !

 

[…]

Restons où nous voyons. Pourquoi vouloir descendre,

Et toucher ce qu’on rêve, et marcher dans la cendre ?

Que ferons-nous après ? où descendre ? où courir ?

Plus de but à chercher ! plus d’espoir qui séduise !

De la terre donnée à la terre promise

Nul retour ! et Moïse a bien fait de mourir !

 

[…]

Rêver, c’est le bonheur ; attendre, c’est la vie.

Courses ! pays lointains ! voyages ! folle envie !

C’est assez d’accomplir le voyage éternel.

Tout chemine ici-bas vers un but de mystère.

_ Où va l’esprit dans l’homme ? Où va l’homme sur terre ?

Seigneur ! Seigneur ! _ Où va la terre dans le ciel ?

[…]

                                   14 mai 1830

 

Pour les pauvres

 

Dans vos fêtes d’hiver, riches, heureux du monde,

Quand le bal tournoyant de ses feux vous inonde,

Quand partout à l’entour de vos pas vous voyez

Briller et rayonner cristaux, miroirs, balustres,

Candélabres ardents, cercle étoilé des lustres,

Et la danse, et la joie au front des conviés ;

 

Tandis qu’un timbre d’or sonnant dans vos demeures

Vous change en joyeux chants la voix grave des heures,

Oh ! songez-vous parfois que, de faim dévoré,

Peut-être un indigent dans les carrefours sombres

S’arrête, et voit danser vos lumineuses ombres

            Aux vitres du salon doré ?

 

Songez-vous qu’il est là sous le givre et la neige,

Ce père sans travail que la famine assiège ?

Et qu’il se dit tout bas : « Pour un seul que de biens !

A son large festin que d’amis se récrient !

Ce riche est bien heureux, ses enfants lui sourient.

Rien que dans leurs jouets que de pain pour les miens ! »

 

Et puis à votre fête il compare en son âme

Son foyer où jamais ne rayonne une flamme,

Ses enfants affamés, et leur mère en lambeau,

Et, sur un peu de paille, étendue et muette,

L’aïeule, que l’hiver, hélas ! a déjà faite

            Assez froide pour le tombeau !

 

Car Dieu mit ces degrés aux fortunes humaines.

Les uns vont tout courbés sous le fardeau des peines ;

Au banquet du bonheur bien peu sont conviés.

Tous n’y sont point assis également à l’aise.

Une loi, qui d’en bas semble injuste et mauvaise,

Dit aux uns : Jouissez ! aux autres : Enviez !

 

Cette pensée est sombre, amère, inexorable,

Et fermente en silence au cœur du misérable.

Riches, heureux du jour, qu’endort la volupté,

Que ce ne soit pas lui qui des mains vous arrache

Tous ces biens superflus où son regard s’attache ; _

            Oh ! que ce soit la charité !

 

L’ardente charité, que le pauvre idolâtre !

Mère de ceux pour qui la fortune est marâtre,

Qui relève et soutient ceux qu’on foule en passant,

Qui, lorsqu’il faudra, se sacrifiant toute,

Comme le Dieu martyr dont elle suit la route,

Dira : Buvez ! mangez ! c’est ma chair et mon sang.

 

Que ce soit elle, oh ! oui, riches ! que ce soit elle

Qui, bijoux, diamants, rubans, hochets, dentelle,

Perles, saphirs, joyaux toujours faux, toujours vains,

Pour nourrir l’indigent et pour sauver vos âmes,

Des bras de vos enfants et du sein de vos femmes

            Arrache tout à pleines mains !

 

Donnez, riches ! L’aumône est sœur de la prière.

Hélas ! quand un vieillard, sur votre seuil de pierre,

Tout roidi par l’hiver, en vain tombe à genoux ;

Quand les petits enfants, les mains de froid rougies,

Ramassent sous vos pieds les miettes des orgies,

La face du Seigneur se détourne de vous.

 

Donnez ! afin que Dieu, qui dote les familles,

Donne à vos fils la force, et la grâce à vos filles ;

Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit ;

Afin qu’un blé plus mûr fasse plier vos granges ;

Afin d’être meilleurs ; afin de voir les anges

            Passer dans vos rêves la nuit !

 

Donnez ! Il vient un jour où la terre nous laisse.

Vos aumônes là-haut vous font une richesse.

Donnez ! afin qu’on dise : Il a pitié de nous !

Afin que l’indigent que glacent les tempêtes,

Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes,

Au seuil de vos palais fixe un œil moins jaloux.

 

Donnez ! pour être aimés du Dieu qui se fit homme,

Pour que le méchant même en s’inclinant vous nomme,

Pour que votre foyer soit calme et fraternel ;

Donnez ! afin qu’un jour à votre heure dernière,

Contre tous vos péchés vous ayez la prière

            D’un mendiant puissant au ciel !

                                   22 janvier 1830

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